Vacances, voyages, stage de coopération, expatriée et drogue!

Il y a quelques années, ces mots étaient pour moi des voyelles et des consonnes sans signification. Ils ne résonnaient pas plus en moi que des mots tels que chaise, table, fenêtre ou porte.

J’ai quitté ma terre natale pour la première fois en 2004. Je venais de terminer quatre années d’étude pénibles, qui m’ont permis d’accrocher au mur de ma chambre un magnifique diplôme attestant que j’avais « satisfait aux exigences du programme de maîtrise en communication ». Le mot clé dans cette phrase est « exigences ». Ce furent quatre années où mon cerveau a été utilisé à plein régime afin de satisfaire à ces « exigences », au détriment de mon corps et de mon âme.

J’ai retrouvé mon corps, couvert de coups de soleil, et mon âme, un peu pompette, sur les plages du Mexique, à Playa Del Carmen. Je n’ai jamais su qui était Carmen. Mais je peux vous dire qu’elle habite au PARADIS! Ce furent de magnifiques vacances. La plage, le sable, la mer, les cocktails, la chaleur et le farniente ont été pour moi salvateurs. Comme toute personne qui plante ses pieds dans le sable chaud d’une plage donnant sur la mer des Caraïbes, je suis revenue les yeux brillants et le cœur léger. Basta les « exigences » des études supérieures!

Deux années se sont écoulées avant que je puisse partir, non pas en vacances, mais réaliser mon premier voyage. Depuis plusieurs années je chérissais le désir d’aller en Italie. Ce pays m’a toujours attirée. Allez donc savoir pourquoi? La promesse de nourriture exquise, de paysages grandioses et d’une langue mélodieuse agissait sur moi comme un aimant sur un frigo. C’est à la fin de l’année 2005 que mon rêve s’est transformé en but. Pendant plusieurs mois, avec l’aide d’amies, j’ai élaboré un itinéraire pour parcourir les plus belles villes de l’Italie.

Les vacances à la plage de Carmen ne me suffisaient plus. J’avais besoin de voir, d’entendre, de manger et découvrir l’autre. Celui qui vit ailleurs et différemment de moi. Mes deux semaines en Italie ont été les plus belles de ma vie, car j’ai goûté pour la première fois aux mille plaisirs de la « drogue » des voyages. Tous ceux qui sont passés par là vous diront comme moi que cette drogue est puissante, enivrante et intense. Vous ne pouvez plus vous en passer.

Dix mois après mon voyage en Italie, je bouclais à nouveau mes valises pour aller en Thaïlande. Au retour, j’ai commencé à organiser un voyage au Pérou, que j’ai effectué neuf mois exactement après mon séjour en Thaïlande. J’ai dû attendre 15 mois avant de pouvoir repartir afin de visiter l’Égypte. Bref, pendant quatre années j’ai carburé à la drogue des voyages.

J’étais une touriste qui visitait des attraits touristiques, qui logeait à l’hôtel, qui essayait de manger des plats typiques dans des restaurants recommandés par des guides touristiques et qui croisait l’autre sur la rue, dans les transports en commun, sans jamais m’arrêter pour le connaître.

Lors de mon retour d’Égypte, je sentais qu’il me manquait quelque chose. Même si j’avais adoré mon voyage, je trouvais que je n’étais pas allée encore assez loin dans ma découverte de l’autre. J’avais besoin d’un peu plus. Les attraits touristiques, même s’ils étaient aussi majestueux que les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos ne me satisfaisaient plus. La « drogue » des voyages de me comblait plus. J’avais besoin d’une substance encore plus puissante.

Je me suis donc inscrite à un stage de coopération international afin de combler mon besoin de dépassement, de remise en question et d’ébranlement de mes valeurs. J’ai été comblée!

Il existe trois fonctions psychologiques au voyage : la détente, le divertissement et le développement. Généralement, la fonction détente on la recherche lorsqu’on est en vacances. Les fonctions de divertissement et de développement nous les vivons en voyage. Celles-ci nous permettent de découvrir de nouvelles cultures, d’élargir nos intérêts, de rentrer à la maison en nous regardant moins le nombril.

La fonction développement prend tout son sens lors d’un stage de coopération internationale. Vivre au sein d’une famille étrangère et travailler dans un autre pays nous obligent à laisser tomber nos acquis, nos références et nos habitudes pour en connaître de nouveaux, mais surtout pour essayer de comprendre l’autre. Souvent, ce processus peut causer ce qu’on appelle le choc culturel. On doit alors apprendre à être confortable dans l’inconfort.

Cette nouvelle façon de rencontrer l’autre a été pour moi très enrichissante. D’être confrontée quotidiennement à des inconforts m’a obligée à me remettre en question régulièrement. C’est ainsi qu’il m’est arrivé quelque chose de fabuleux. En allant à la rencontre de l’autre, j’ai appris à le connaître, mais surtout à me connaître moi-même, à me découvrir sous un nouveau jour. Je croyais que j’avais relativement fait le tour de mon moi-même. Eh bien non! Plusieurs nouveaux moi sont apparus!

C’est ce « nouveau » moi qui retourne maintenant à la rencontre de l’autre, non pas en vacances, non pas en voyage, non pas en stage, mais comme expatriée. Je quitte mon pays, ma terre natale, pour aller vivre sur un autre continent. Je laisse ici, ma famille, mes amis et mes 2 chats pour aller vivre ailleurs, encore pour rencontrer l’autre, mais SURTOUT POUR DÉCOUVRIR DE NOUVEAUX ASPECTS DE « MOI ».

« Celui qui voyage sans rencontrer l’autre ne voyage pas, il se déplace. » Alexandra David-Neel

6 commentaires sur « Vacances, voyages, stage de coopération, expatriée et drogue! »

  1. Marie j’ai bien vu que tu partais mais pour combien de temps? Mon ami est là présentement je lui ai parlé de toi qui sera là je crois en janvier bien lui devrait y aller aussi en janvier …bye bye edith

  2. Merci Marie pour ce partage littéralement vrai! Je t’appuie de tout coeur dans cette nouvelle aventure! Et meeeeerrdeee! ; )
    Vero

  3. Je me promène sur ton « blogue » depuis un bon moment. Je n’ai pas encore tout vu ni tout lu, mais je suis impressionnée par ce que j’oserais appeler la « noblesse » de ton projet. Je ferai donc de mon mieux pour l’appuyer et le soutenir, si besoin est.
    Bibiane

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